GRAFFITIS DE LA GRANDE GUERRE, LIRE LES MURS du 11 JANVIER 2018 au 16 SEPTEMBRE 2018
EXPOSITION , JEUNE PUBLIC
Dans le cadre de la saison « Sur les murs, 2000 ans d’histoire du graffiti » et des commémorations de la première Guerre mondiale,
le Centre des monuments nationaux présente « Graffitis de la Grande Guerre » au château de Pierrefonds du 11 janvier au 16 septembre 2018.


De nombreux graffitis ponctuent les murs d’une trentaine de monuments, conservés, ouverts à la visite et animés par le Centre des monuments nationaux. En 2018, l’établissement a choisi de mettre en avant ce patrimoine très riche de textes et de dessins gravés dans la pierre, porteurs de messages individuels et spontanés, révélateur d’une conjoncture particulière et notés avec un instrument de fortune sur un support occasionnel et inhabituel : la pierre.
En organisant une saison culturelle « Sur les murs, 2000 ans d’histoire du graffiti » dans huit monuments nationaux, le CMN souhaite valoriser ces nombreux graffitis anciens et faire redécouvrir ces témoignages à fleur de pierre en jouant sur la proximité entre graffiti ancien et contemporain, à travers des parcours de visite, des conférences, des ateliers ou visites insolites, des installations d’œuvres d’art ou des créations artistiques contemporaines.

Au château de Pierrefonds, quatre siècles de graffitis se dévoilent. Les premiers datent de l’abandon du château au XVIIe siècle, puis viennent les marques du XIXe siècle, époque où les artistes et écrivains romantiques aimaient particulièrement ces décors fantastiques. Dans une lettre du 20 août 1835, Victor Hugo écrit à sa femme « Je t’écris de l’auberge de Pierrefonds, mon Adèle, avec l’aimable ruine sous ma croisé. V ». Le romancier, qui s’adonnait souvent aux graffitis, est peut-être l’auteur d’« ADELE » dans la tour Alexandre et du « VH » de la tour Hector. De 1858 à 1885, aux inscriptions des visiteurs s’ajoutèrent celles des ouvriers qui participaient au chantier de restauration. Avec tous ces noms et toutes ces dates, le château est devenu un véritable conservatoire d’état-civil.
Cependant, la Première Guerre mondiale reste indiscutablement l’épisode le plus prolifique en termes d’inscriptions dans le site et, plus largement, dans la région. En effet, à cette époque, le château de Pierrefonds est réquisitionné pour loger les soldats. Ces années marquèrent le monument : des caves aux toitures, en passant par les couloirs, les salles et les courtines, les soldats français et américains ont laissé plus de 460 traces qui témoignent du quotidien, des identités et des mentalités.
Si certains apparaissent dans le parcours de visite, ces graffitis sont le plus souvent dans des lieux inaccessibles au public. La saison culturelle « Sur les murs, 2000 ans d’histoire du graffiti » est l’occasion de les mettre en valeur pour la première fois.
L’exposition « Graffitis de la Grande Guerre, lire les murs » s’appuie sur un inventaire initié par les membres de Soissonnais 14-18 dès 2007. Michel Boittiaux en assura la couverture photographique avec plus de 500 clichés. Jérôme Buttet, historien spécialiste des graffitis de la Première Guerre s’est chargé de compléter ce travail et de l’interpréter. Sur les murs de la salle des Gardes, les graffitis cachés du monument, répartis dans les caves, le haut des tours et les espaces réservés au cantonnement, se découvrent, projeté en grand format. Des archives complètent cette présentation.


 


Après une introduction consacrée aux graffitis antérieurs à 1914, le parcours de l’exposition se divise en trois chapitres.
1)Le visiteur est tout d’abord invité à découvrir le cantonnement et l’installation des soldats dans le château. Cette nouvelle organisation spatiale et fonctionnelle a, pendant quelques années, modifié l’identité du château, espace patrimonial et culturel devenu casernement de guerre.
2)La fonction communicative des graffitis constitue le deuxième chapitre : les messages, écrits dans l’instant, ne sont pas dédiés à la postérité, mais à un quotidien guerrier où l’information est primordiale.
3)Enfin, le troisième lève le voile sur les préoccupations des soldats  : l’appartenance à un collectif, les expressions de rêves et de mélancolie,…
Pour conclure, l’exposition propose de découvrir les graffitis d’un autre lieu patrimonial, les caves de la Veuve Cliquot à Reims, permettant ainsi de montrer la donnée anthropologique qu’ils représentent dans l’inventaire des représentations de la Grande Guerre.